Depuis la loi « zéro phyto » interdisant le recours aux pesticides, on assiste au grand retour des plantes sauvages dans nos villes. Plantains, séneçons et autres euphorbes colonisent à nouveau les interstices de nos pavés, la plus petite des anfractuosités, la moindre faille dans nos villes bétonnées…

Chacun nommera la chose comme il lui plaît et selon sa sensibilité : adventices, mauvaises herbes, flore spontanée, herbes folles…  Mais nul doute qu’il s’agit là d’un sujet sensible : pour les citoyens, invités à changer de regard ; pour les élus devant accompagner ces changements de regards et de pratiques et enfin pour les agents en charge de ce travail qui requière technicité, patience et persévérance !

Avant d’évoquer les alternatives aux pesticides pour gérer cette flore spontanée, tentons de comprendre qui sont ces plantes de nos trottoirs et surtout pourquoi elles s’obstinent à pousser dans nos villes avec autant de vigueur et d’entêtement.

Nature contre Culture?

Pour bien saisir toute la complexité de la situation, rappelons les termes du conflit qui se joue sur un trottoir. D’un côté, nous (les sociétés humaines) construisons des villes et perturbons sans cesse l’équilibre du sol que nous enfouissons sous des tonnes de bitume, béton et autres matières minérales. De l’autre côté, la Nature dont le seul et unique objectif est de construire une forêt… Nul besoin d’être grand clerc pour comprendre que ces deux projets, béton versus forêt, sont peu compatibles entre eux…

Le projet forestier de la Nature est partout visible pour qui en connait les principales étapes, résumé dans le diagramme ci-dessous.

Tout sol mis à nu et déséquilibré réagira en y faisant pousser des plantes spécialisées qualifiées de « plantes rudérales ». Ce sont elles que l’on retrouve majoritairement sur les trottoirs et dans nos villes. Leur unique rôle écologique est de préparer le sol pour les plantes suivantes, plus exigeantes : les graminées, les ronces, les arbustes et enfin les grands arbres de la forêt.  Ces plantes rudérales sont donc la première étape de la végétation menant vers la forêt.

Tout trottoir est une forêt en devenir. Mais cet élan naturel se heurte constamment à un autre projet : celui de nos sociétés contemporaines, de ses grandes villes et de l’artificialisation galopante des sols. L’Homme entrave donc l’élan naturel (la construction d’une forêt) et la nature réagit inlassablement à nos projets d’urbanisation par la levée des plantes rudérales, réparatrices des sols… Ce cercle vicieux du choc Nature / Culture est enclenché depuis l’apparition des premières citées il y a plus de 10 000 ans. Autrement dit, on n’est pas près de se débarrasser des herbes folles de nos trottoirs. Alors que faire?…

La compréhension de ce conflit (Nature versus Culture) apporte un éclairage nouveau sur les solutions à apporter à la question des plantes sauvages en ville. Tant que nous vivrons dans des villes, il y aura des plantes rudérales sur les trottoirs… Chercher à les éradiquer est chose vaine et inutile. Désherber un trottoir, c’est-à-dire enlever les herbes pionnières réparatrices des sols, c’est remettre continuellement le compteur à zéro et réenclencher le cycle sylvigénétique.

Face à ce dilemme, il ne reste plus qu’une option envisageable, socialement acceptable et écologiquement soutenable. Gérer de manière différenciée la flore sauvage en ville en conciliant préservation de l’environnement, santé des agents et usages sociaux en vigueur.

Et c’est là qu’interviennent les équipes techniques d’Isle et Dronne !

A savoir

Notre association dispose des moyens techniques, logistiques et humains nécessaires pour réaliser ces travaux de désherbage en zones fortement minéralisées : trottoirs, cimetières, places… Nous intervenons depuis plusieurs années pour le compte de collectivités : Coutras, Saint-Seurin-sur-l’Isle, Lapouyade…

Pour plus d’informations et contact pour RDV : Olivier DELCROIX, Coordinateur Technique au 06 01 06 26 69