L’ABC du BRF : du déchet à la ressource
- Nos chantiers
- 19 / 02 / 2021
L’arrivée imminente du printemps voit s’achever les travaux annuels de taille et d’élagage en tout genre. Billons et branchages s’accumulent et se pose alors la question de leur traitement. L’époque où l’on entassait ces déchets organiques en vue de les réduire en cendre dès l’arrivée des beaux jours est révolue !
Bruler la matière végétale, c’est libérer massivement dans l’atmosphère le carbone patiemment stocké au fil des ans par les plantes. Or chacun sait que le dioxyde de carbone libéré par la combustion est un puissant gaz à effet de serre participant au réchauffement climatique dont nous subissons tous les conséquences depuis plusieurs années.
Heureusement, il existe d’autres moyens plus vertueux de gérer cette matière organique, sans brulage ni encombrement des déchetteries. La meilleure alternative en matière de gestion de ces « déchets verts » ligneux reste le broyage. La matière végétale est alors passée dans un broyeur et réduite en copeaux. On parlera plus précisément de BRF (Bois Raméal Fragmenté) pour les copeaux obtenus à partir de branchages de moins de deux ans. Par abus de langage, on parle facilement de BRF pour désigner tout type de bois fragmenté.
Quels sont les avantages d’une telle pratique ? Le broyage réduit le volume des matières de plus de 50 %. Un tas de branches d’un mètre cube au sol sera réduit de près de moitié après broyage, facilitant ainsi son transport et son stockage. Les utilisations possibles du BRF obtenus, avec ou sans maturation préalable, sont nombreuses. Compostage, paillage et amélioration des sols en sont les usages les plus fréquents.
Compostage
La matière sèche carbonée (le « brun ») est souvent une ressource limitante lors de la réalisation d’un compost de qualité. Le BRF stocké à proximité du composteur offre une bonne alternative aux feuilles mortes, pailles, et autres matières sèches. Incorporé à part égale avec les matières humides azotées (feuilles vertes, herbes, restes de cuisine), le bois fragmenté permet le rééquilibrage du fameux rapport C/N nécessaire à la bonne transformation des matières organiques en humus.
Paillage
Le BRF, après une phase de maturation en tas de plusieurs semaines, est un excellent matériau de paillage. Outre ses aspects décoratifs non négligeables, la couverture qu’il offre au sol limite la repousse des adventices et facilite ainsi l’entretien des massifs et plates-bandes. Et selon l’adage qu’« un bon paillage vaut deux arrosages », cette solution permet une meilleure conservation de l’eau du sol en limitant son évaporation excessive lors des fortes chaleurs.
Amélioration des sols
L’usage du BRF est devenu en classique en matière de gestion de la fertilité des sols. En effet, le bois broyé est un puissant moteur de l’activité biologique des sols. Les lignines et surtout les celluloses contenues dans les jeunes pousses vont être lentement digérées par les champignons et bactéries contribuant ainsi à la formation de l’humus et au maintien de la fertilité naturelle des sols. Cet usage bien connu du BRF pour la régénération des sols agricoles est cependant plus technique qu’il n’y parait au premier abord. Les effets obtenus dépendent de plusieurs facteurs : essences broyées, quantités incorporées, structure et texture des sols, etc.
Il n’en reste pas moins que le BRF est une porte d’entrée privilégiée pour « recarboner » nos sols et relancer le cycle vertueux de leur fertilité naturelle.
Du déchet vert à la ressource
Les rémanents de taille et autres matières organiques issues du jardin ou de la gestion des espaces verts et naturels ne peuvent plus être qualifiés de « déchets verts ». Un changement radical de regard et de pratiques s’impose à nous. Le cycle naturel du bois (sauf rares exceptions) n’est pas de partir en fumée mais bien d’être lentement digéré par la vie du sol pour être transformé en humus, source de fertilité naturelle et durable des sols.
Le respect des sols et leur bonne santé n’est-il pas la condition sine qua non de toute volonté de souveraineté alimentaire? Et le BRF n’a sans doute pas dit son dernier mot dans cette reconquête engagée depuis plusieurs années.
A savoir
Notre association retraite les rémanents en BRF et dispose des moyens techniques, logistiques et humains nécessaires pour intervenir pour le compte de collectivités (ex. Lapouyade, Saint Seurin-sur-l’isle, Saint Denis de Pile, Gours, …)
Nous assurons par ailleurs des démonstrations de ces techniques en partenariat avec le SMICVAL.
Pour plus d’informations et contact pour RDV : Olivier DELCROIX, Coordinateur Technique au 06 01 06 26 69
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